Eglise du Pasquart

L’église est inaugurée le 12 juin 1904 dans l’allégresse : « Ce 12 juin 1904, je soussigné, ai dirigé le chœur d’inauguration dudit temple. Le chœur comprenait 300 exécutants « témoigne François Colin, instituteur de Bienne. L’édifice, en forme de croix et d’inspiration romano-gothique, est entièrement bâti en pierres blanches du Jura. Il est l’œuvre de l’architecte Armin Stöcklin, de Berthoud. L’entrée principale est surmontée d’une sculpture d’un Christ de Dürer et d’une inscription : A Dieu seul la gloire. A l’Est, une plaque est dédiée à Thomas Wyttenbach, réformateur biennois.

Grâce aux importantes zones claires, la nef bénéficie d’un apport généreux de lumière. Le verrier zurichois Friedrich Berbig (1845-1923) les consacre au Baptême à l’Est, à l’Evangile au Sud et à la Cène à l’Ouest. Au cours du 20e siècle, l’église a subi de nombreuses transformations. Les années 50 marquent une redécouverte de l’art sacré, notamment chez les protestants. Les 16 fenêtres basses sont habillées de vitraux signés Charles Clément (1889-1972). A l’entrée de l’église, ils représentent Noé, Abraham et les prophètes, du côté Est le cycle de Noël et à l’Ouest celui de la Passion. La chaire haut placée et la tribune Nord sont enlevées. Elles cèdent la place au triptyque Le Christ des miracles de Clément. Un nouveau plafond en berceau diminue le volume de la nef.

Ce n’est qu’en 1924 – après le montage de l’horloge et de son mécanisme par la maison Baer de Sumiswald en 1923 – que la fonderie Rüetschi d’Aarau coulera une sonnerie de 4 cloches dont la tonalité s’adapte à celle de la Stadtkirche: la grosse cloche (3100 kg, si) célèbre les 4 évangélistes ; la deuxième (2000 kg, do dièse) s’orne de trois croix et de la couronne d’épines ; la troisième cloche (1250 kg, mi) présente le monogramme du Christ ; la petite cloche (600kg, sol dièse) est décorée du calice de la Cène.

En 1907 Kuhn installe le premier orgue (pneumatique, 21 jeux, 2 claviers) sur la tribune Nord. En 1952, Kuhn construit un instrument à traction électrique de 30 jeux sur 3 claviers sur la tribune Sud. En 2001, Füglister réalise l’orgue actuel (traction mécanique, 40 jeux, 4 claviers) sur la tribune Nord reconstruites, face au public.

A part le nouvel orgue qui constitue la pièce maîtresse, une nouvelle cohérence a été recherchée. Des claires-voies en lames de bois mis en tension ont créés unité, harmonie et spiritualité. On les trouve sur les balustrades des galeries (reconstruites), sur le mobilier liturgique et sur la paroi au-dessous des orgues. Enfin, 2 panneaux blancs, mobiles, dessinent une croix discrète quand ils sont fermés et mettent en valeur organiste et musiciens quand ils sont ouverts. La rénovation, imaginée par les architectes Oï SA, a permis de réaliser un lieu aussi bien cultuel que culturel car l’église accueille de nombreux concerts et expositions.