La Neuveville

Blanche Église

Blanche Église

Il y a plus de 1000 ans, à l'époque pré-carolingienne (8e siècle probablement) un premier édifice religieux fut établi sur ce site. Il était de petites dimensions, car la ville n'existait pas encore. Ce n'est guère qu'à partir du 13e et surtout 14e siècle qu'il fut agrandi à plusieurs reprises, au fur et à mesure de l'accroissement de la population, pour atteindre sa plus grande extension au 15e siècle. Après la Réforme, et surtout à partir de la fin du 17e siècle, l'importance de la Blanche Eglise diminua au profit de la chapelle Ste-Catherine (le Temple dès 1720) située à l'intérieur de l'enceinte. Son entretien fut négligé et le bâtiment se dégrada, au point qu'on envisagea sa démolition au 19e siècle. Heureusement ce funeste projet ne se réalisa pas et la Blanche Eglise fut l'objet de plusieurs restaurations au cours des 19e et 20e siècles, la dernière étant celle de 1984 à 1988. L'étude archéologique réalisée à cette occasion établit que le site sur lequel se dresse la Blanche Eglise était déjà occupé il y a 4000 ans, soit à l'âge du bronze (2000 av. J.-C.).

Année de construction | 1345

Architecte |

Communauté politique | La Neuveville

Paroisse | La Neuveville

Site web

Adresse | Chemin de la Blanche-Eglise 2

Coordonnées | 47.064357, 7.096922

Google Maps | Swisstopo

Heures d'ouverture |
Mo-So 9-18 Uhr

De petite dimension à l'origine, l’église fut agrandie à plusieurs reprises pour atteindre ses dimensions actuelles. La nef n'est pas au centre de l'église car la chapelle et la façade nord, en très mauvais état, furent démolies et le mur reconstruit 3 mètres plus au sud, provoquant une certaine asymétrie du choeur. La porte sud fut percée au 15e siècle.

La chaire, de 1536, porte sur le panneau de gauche les armoiries du châtelain Vincent de Gléresse et de sa femme Hélène de Luternau. Les fonts baptismaux qui avaient été transformés en table de communion et transportés dans le choeur à la Réforme, ont retrouvé leur place et leur fonction premières en 1988. Autrefois ogival (1345), puis plat (1837), le plafond actuel, en plein cintre, date de 1914. Les lustres, sculptés et offerts par M. Edouard Louis père, furent installés en 1914.

Des chapelles furent construites au nord et au sud de la nef lors de l'agrandissement de 1458. Celle du nord, menaçant ruine, a été démolie au 19e siècle. Le choeur, édifié un peu avant l'an mil, le premier choeur sera reconstruit plusieurs fois par la suite, vers 1200, puis au 16e siècle, enfin en 1912. La tour fut construite vers l'an 1200, au nord du choeur (agrandi, tout en restant de dimensions plus modestes que le choeur actuel). Sa charpente, en mauvais état, fut refaite au 17e siècle, et sa pointe rénovée en 1708. Treize années plus tard, l'étage inférieur sera transformé pour servir de poudrière.

Les fresques furent réalisées dans la seconde moitié du 14e et au début du 15e siècle. Elles représentent notamment la création d’Eve tirée de la côte d’Adam, la bénédiction du premier couple et l’adoration des mages. Pour remplacer l'orgue de 1965, un nouvel orgue français, de 16 jeux, fut construit par la Manufacture de Saint-Martin (MM Aeschlimann et Jeanneret) et installé au début de l'année 1988. La table de communion, le lutrin, les chaises de mariages et la chaise de l'officiant sont d'Armand Louis de La Neuveville. La croix et les bougeoirs sont des oeuvres d'Annemarie Maillat, céramiste à La Neuveville. Les tapis liturgiques ont été tissés par les élèves de l'Ecole de pédagogie curative de Bienne.

Le vitrail du choeur, don du professeur Kocher, de Berne, et de son épouse (1907), représente les armoiries de la ville2 ; on lit au dessous: «Des Herren Wort bleibet in Ewigkeit» , ce qui signifie «La Parole de Dieu est éternelle». Le petit vitrail du mur est de la nef (1920) est l'oeuvre de l'artiste valaisan Bille : on y reconnaît un personnage tenant une palme dans la main droite. Ceux des fenêtres nord (1936), du même artiste, représentent les paraboles du Semeur (première fenêtre) et de l'Enfant Prodigue (deuxième fenêtre). En 1907, les trois coupeaux étaient encore verts pour la ville, aujourd'hui ils sont «de sable», c'est-à-dire noirs. Le porche protégeant l'entrée ouest, de style néogothique, a été construit en 1837.

  • Kunstführer durch die Schweiz, hg. von Gesellschaft für Schweizerische Kunstgeschichte, Bern 2006-2012, Bd. 3, S. 705-706.
  • Grandjean, Michel, L'architecture religieuse en Suisse romande et dans l'ancien diocèse de Genève à la fin de l'époque gothique. Développement, sources et contextes, Lausanne: Cahiers d'archéologie romande, 2015, S. 452-453.
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